Pour notre premier trek, nous nous sommes attaqués à un morceau de choix, 70km de rando en 5 jours à travers le magnifique parc du Torres del Paine. C’est clairement le trek incontournable de la Patagonie, chaque backpacker croisé y allait ou alors venait de le terminer.
Jour 1-2 : La découverte du Parc et le glacier Grey
Pour nous rendre au Parc, nous sommes partis de Pueto Natalès en bus. Ce trajet de deux heures, nous a fortement mis l’eau à la bouche. Nous avons croisé des dizaines de guanacos, de nandus, et un renard gris avant d’apercevoir au loin les fameuses Torres del Paine, 3 immenses tours de granite, symboles du parc sous un soleil magnifique.
Cela commençait plutôt bien. Nous avons ensuite pris un bateau pour traverser une lagune afin de nous rendre au départ du trek. La difficulté de ce trek n’est ni la distance, ni même le dénivelé mais bien les conditions climatiques. Le temps peut être extrêmement changeant à cause du fort vent soufflant dans la région. Nous découvrons que les vestes de pluie font aussi de remarquables coupe-vents, et que les lunettes de soleil peuvent nous permettre de garder les yeux ouverts en cas de rafale de face.
Le décor est très aride, constitué de végétation basse et d’arbres brûlés. Un immense incendie a ravagé un tiers du parc il y a cinq ans et la nature peine à reprendre ses droits. Cela donne une ambiance très spéciale au lieu. Après 3h30 de marche, nous atteignons notre premier objectif, le glacier Grey ! Nous l’approcherons d’un peu plus près le lendemain matin au lever du soleil. Le spectacle est splendide, nous nous sentons bien petits face à cette immensité blanche et bleutée. Nous restons un moment à profiter de ce paysage, avant de redescendre dans la vallée.
Le vent déjà bien présent la veille, s’est encore amplifié. Une rude bataille commence alors pour redescendre, avec des rafales à 120 km/h, nos bâtons n’étaient pas de trop pour nous retenir et réussir à garder l’équilibre durant la descente. Nous évitons souvent la chute de peu, et nous sommes bien contents d’arriver à notre deuxième refuge sans incident. Le repos est de mise car demain une longue journée nous attend.
Jour 3 : La vallée des français
Cette étape sera pour nous la plus longue du trek, 22km et un dénivelé de 800m nous attend. Heureusement, le vent s’est calmé, et nous partons sous un ciel nuageux. Nous longeons un lac et commençons à rencontrer une végétation un peu plus haute et des morceaux de forêts. Nous atteignons notre première halte où nous allons pouvoir laisser nos sacs à dos pour affronter plus légers notre ascension du jour. Nous grimpons à travers la roche pour atteindre notre premier point de vue.
D’un côté la lagune azur en contre-bas, et de l’autre un glacier nous offrant des avalanches régulièrement dans un bruit sourd impressionnant. Nous longeons un torrent, et continuons notre montée à travers la forêt. Notre montée est ponctuée de « Ola ! » pour saluer ceux qui redescendent, de « Ooooohhhh laaaa » pour affronter les passages plus périlleux et de « Oh la la la » lorsque nous nous arrêtons admirer le paysage qui nous entoure.
A quelques centaines de mètres de l’arrivée, les nuages s’écartent et le soleil perce dans la vallée, comme pour nous récompenser de notre ascension. Nous découvrons un superbe paysage à 360° dans ce cirque, un mot nous vient à l’esprit « immensité » : un paysage de nature sauvage à perte de vue. Nous restons un long moment à admirer cette vallée et à réaliser la chance que nous avons d’être ici.
La descente s’effectue sans soucis, nous récupérons nos backpacks et quelques kilomètres nous attendent encore. Nous longeons sous le soleil une lagune d’un bleu glacier surnaturelle. La journée a été longue, les derniers kilomètres sont difficiles pour nos pieds endoloris et nous sommes bien contents de rejoindre notre refuge pour la nuit.
Jour 4 : Difficile transition
Ce quatrième jour paraissait assez facile sur le papier, 11km, 200m de dénivelé, mais c’était sans compter les séquelles de la veille. Les pieds, mollets et fessiers nous font bien comprendre qu’ils en ont plein les bottes. Heureusement le décor est toujours aussi beau, une immense lagune s’étend à nos pieds et nous motive à avancer. Nous traversons un peu plus tard un décor complètement lunaire ou plutôt martien totalement dépourvu de végétation. Cela fait réellement un drôle d’effet. Les derniers kilomètres paraissent interminables, je râle (flo), et c’est réellement éreintés que nous atteignons notre dernier refuge.
Et là nous savons que nous avons une décision à prendre…Irons nous voir demain les Torres au lever du soleil ? Nous savons pour cela qu’il faudrait nous lever à 2h du matin et monter 4 heures à la lueur de nos frontales. Nos pieds nous supplient de les laisser se reposer une nuit entière, mais nous apprenons que demain le temps sera fabuleux sans un nuage, et que c’est réellement une chance inouïe d’avoir ces conditions pour voir ce chef d’oeuvre de la nature aux premiers rayons du soleil. Plus d’hésitations à avoir, nous n’aurons pas cette occasion deux fois dans notre vie, il faut y aller ! Nous avalons donc rapidement notre dîner, et nous couchons à 21h pour essayer de nous reposer quelques heures.
Jour 5 : La récompense
Le réveil sonne, sans un mot nous enfilons nos vêtements, laçons nos chaussures, ajustons nos frontales. Après un rapide petit déj, nous sortons du refuge. Un ciel constellé de milliers d’étoiles nous accueille et nous encourage à nous dire que nous avons bien fait de nous lancer dans cette aventure nocturne. Devant le halo de la frontale s’enfuient des dizaines de maras (espèce de chien à tête de lapin). On espère secrètement que la prochaine paire d’yeux qui brille dans la nuit ne soit pas celle d’un puma. Nous traversons des passerelles, cheminons sur des sentiers plus ou moins escarpés. Nous imaginons le décor autour de nous, nous entendons un torrent en contre-bas. Les bruits de la nature, et ce noir total, font bien travailler notre imagination. L’aube apparaît très discrètement au loin, nous commençons à croiser d’autres randonneurs qui viennent d’un autre refuge. Le dernier kilomètre est une montée à pic, les rayons du soleil commencent à nous lécher la peau, encore quelques rochers à escalader et nos quatre heures de montée prennent fin. Et là, devant nous se dressent les majestueuses Torres avec en fond un ciel bleu sans nuages, et les premiers rayons du soleil qui frappent la pierre granitique. C’est magique, nous sommes fiers d’avoir réussi notre ascension et tellement heureux d’avoir été si largement récompensés.
La nature récompense toujours les matinaux et les courageux ! Merci pour votre récit et les photos.
Les photos sont fabuleuses !!!! Merci de nous faire voyager….et de nous fouttre la rage par la même occasion! ! Lol
Prenez bien soin de vos petits petons maintenant
Bizz à tt les 2
Mais alors, vous étiez seuls au monde pour le départ de cette rando de nuit?! C’était pas trop flippant?
Je crois que vous avez de l’avenir dans l’écriture! Le style est super agréable et avec les photos, on vous accompagne un petit peu! Merci de nous faire partager tout ça!
Les étoiles et les marras nous accompagnaient 😉
Vous avez fait fort pour votre premier trek ! Mais les souvenirs marquants sont à ce prix.
Nous sommes avec vous !
Et bien, quelle aventure ! Vous nous l avez littéralement fait vivre avec vous, bien au chaud dans nos pénates hehe.
Mais vous étiez tous seuls ou avec un guide, par ce que en pleine nuit comme ça….?
Et maintenant quel est le programme ? Massages des pieds ? Gros bisous !
Sans guide, mais ne t’inquiètes pas, le chemin était très bien balisé 🙂
Merci de nous faire partager votre expérience ! C’est un régal (et nous sommes terriblement jaloux, aussi ^^)
Ola ! Que tal !
On est surpris, sur certaines photos de vous voir en T-shirt … Certains passages du récit, nous rappellent Gillou et ses « treks » à Ker ! Avec un peu plus de dénivelé …
On est ravis de suivre vos traces dans ces paysages superbes, et un peu jaloux, aussi.
Pour les pieds, si la production locale le permet, je vous recommande les massages au jus de citron, ça permet de répartir, les pieds encore plus forts le lendemain.
Bon, je vais chausser les pantoufles, fermer l’écharpe, mettre là doudoune et sortir le mug de thé bien chaud, pour relire tout ça !!
Gros bisous
Y
Coucou les veinards! Elle est superbe votre aventure et c’est bien sympa de voir toutes ces belles photos.
Trop bien! Ça a l’air vraiment très beau, un peu plus impressionnant que les rives du Scorff ou je me baladais cette aprèm …
Vous aviez un guide ou vous avez fait tout ça tout les deux ?
Juste tous les deux mais le trek est très fréquenté et bien balisé.
Ouaou génial, super agréable de vs lire et bien contents de pouvoir vs suivre !! On se croirait presque avec vs sur les sentiers mais avec un sac à dos et des chaussures de randonnée en moins ce qui n est pas des moindre;) profitez profitez profitez… gros bisous